INFOBRIEF février 2021
Nouvelles de la Lorraine germanophone Nachrichten aus dem deutschsprachigen Lothringen
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Editorial:
Dépasser…
En ces temps de pandémie où le virus incite à la tentation de retour aux frontières nationales, régionales,... il nous appartient de réfléchir au monde « d’après » que nous appelons de nos vœux.
La quête du bilinguisme dans l’espace mosellan qui est la raison d’être de notre association exige le dépassement des clivages intellectuels, idéologiques, politiques qui entretiennent la confusion.
Dépassement de la ligne de rupture trop longtemps entretenue entre Romanité et Germanité, entre espaces francophone et germanophone pour penser la Moselle comme une zone tampon où coexistent parlers dialectaux, langues régionales et langues nationales.
Dépassement des chicaneries entre défenseurs inconditionnels d’un dialecte contre un autre, des dialectes contre l’allemand standard et de l’incapacité à nommer la langue régionale et le territoire concerné.
Dépassement du monolinguisme par l’accession au bilinguisme français-allemand qui est une émancipation linguistique, culturelle et souvent, sociale et professionnelle. Un bilinguisme qui vous enrichit vous-même au contact de l'Autre...
Il nous a donc paru indispensable de manifester nos convictions les plus profondes afin qu’il y ait une prise de conscience de tous les acteurs potentiels qu’il leur faut relancer et intensifier les moyens donnés à la population mosellane d’accéder à un bilinguisme apaisé et ouvert.
Léon DIETSCH
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Manifeste pour une Moselle bilingue Le bilinguisme français-allemand, une exigence en territoire mosellan
La Moselle, une terre d’entre-deux.
La Moselle est depuis l’Antiquité une terre d’entre-deux aux plans géographique, historique, linguistique, culturel. Terre d’ouverture au Bassin Parisien, à la vallée du Rhône ou à l’Alsace d’une part, mais également terre d’ouverture à l‘espace germanophone des régions belgo-luxembourgeoises ou allemandes d’autre part.
Cette double appartenance pose la question de la survie, de la réaffirmation de l’allemand, langue régionale historique et au-delà, de la définition de cette langue régionale et de l’articulation entre le dialecte et l’allemand standard.
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Manifest für eine zweisprachige Moselle Die französisch-deutsche Zweisprachigkeit, eine Notwendigkeit im Raum Moselle
Die Moselle, ein Land « dazwischen »
Seit der Antike ist die Moselle ein Land « dazwischen », im geographischen, historischen, sprachlichen und kulturellen Sinne: durch ihre Öffnung zum Pariser Raum, zum Rhônetal, zum Elsass, aber auch zum deutschsprachigen Raum mit den belgischen, luxemburgischen, deutschen Gebieten.
Durch diese Doppelangehörigkeit stellt sich die Frage des Überlebens und der immer wieder erneuten Bestätigung des Deutschen als historische regionale Sprache und darüber hinaus auch der Definition dieser regionalen Sprache und der Verzahnung zwischen Dialekt und Standardsprache.
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Un germanisme deux fois millénaire. L’allemand, langue régionale historique.
La Moselle germanophone se situe dans l'aire des parlers germaniques et plus précisément allemands. Ce domaine, qui couvre l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse alémanique, la Belgique germanophone, le Luxembourg et les régions de Moselle et d'Alsace où on parle Ditsch/Platt, se caractérise par la présence de multiples dialectes ou parlers régionaux, souvent très différents les uns des autres, mais qui ont en commun un certain nombre de caractéristiques lexicales et grammaticales qui fondent leur unité. Ces dialectes constituent les langues vernaculaires encore très vivaces sur l'ensemble de ce territoire. L'allemand standard, encore appelé Hochdeutsch, est commun à tous ces territoires. Il est la référence normée de toutes ces langues et permet l'intercommunication orale et écrite malgré les différences. Parlers régionaux et langue standard sont donc intimement liés et des dimensions d'une même langue. Les dialectes allemands de Moselle, encore appelés dialectes franciques, sont situés dans l'aire des parlers « Mitteldeutsch » qui occupent de manière schématique les Länder allemands de Rhénanie-Palatinat et de Sarre. Sur le plan linguistique, la Moselle germanophone montre donc le même profil linguistique dans la relation dialecte/langue normée que ces territoires.
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Die « germanophone Moselle » befindet sich im Raum der germanischen Sprachen in Europa, genauer der deutschen Sprachen; Dieser Raum, der Deutschland, Österreich, die deutschsprachige Schweiz, die deutschsprachige belgische Gemeinschaft, Luxemburg, die Gebiete in der Moselle und im Elsass, wo man Ditsch/Platt spricht, umfasst, kennzeichnet sich durch die Anwesenheit von zahlreichen Dialekten oder Mundarten, die sich untereinander oft wesentlich unterscheiden, aber deren Einheit auf zahlreiche lexikalische und grammatische Gemeinsamkeiten gründet. All diese noch sehr lebendigen Dialekte bilden immer noch die Umgangssprachen in diesen Regionen. Sie haben die deutsche Standardsprache, die man auch als Hochdeutsch bezeichnet, als gemeinsamen Nenner. Die Hochsprache steht als standardisierende Referenz zu all diesen Sprachen da und ermöglicht über die Unterschiede hinaus die mündliche und schriftliche Interkommunikation. Regionale Sprachen und Standardsprache sind also eng miteinander verbunden und zwei Dimensionen einer einzigen Sprache. Die deutschen Dialekte in der Moselle, die man auch als fränkische Dialekte bezeichnet, gehören zum Raum der Mitteldeutschen Sprachen, einem Raum, der sich schematisch über die deutschen Länder Rheinland-Pfalz und Saarland ausdehnt. In linguistischer Hinsicht erweist also die deutschsprachige Moselle dasselbe sprachliche Profil in dem Verhältnis zwischen Dialekt und Hochsprache wie ihre deutschen Nachbarregionen
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De la difficulté de nommer la langue régionale de Moselle.
Le qualificatif de « langue régionale » suscite en Moselle et en particulier en Moselle germanophone/thioise des interprétations diverses. La signification donnée à ce terme est essentielle pour définir la notion de bilinguisme, en particulier si on se place dans la perspective de développer un bilinguisme français-langue régionale dans un département tel que le nôtre. Or Culture et Bilinguisme de Lorraine – Zweisprachig unsere Zukunft (CBL) se fixe cet objectif et veut par le présent manifeste réaffirmer sa position quant à l'identité de la langue régionale en Moselle.
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Une langue régionale à deux visages.
CBL fait sienne la définition donnée par le législateur dans l’arrêté du 27 décembre 2007 : « La langue régionale existe en Alsace et en Moselle sous deux formes : les dialectes alémaniques et franciques parlés en Alsace et en Moselle, dialectes de l'allemand, d'une part, l'allemand standard d'autre part. Le BO Hors-série n°2 du 19 juin 2003 précisait déjà : « L'allemand présente, en effet, du point de vue éducatif, la triple vertu d’être à la fois l’expression écrite et la langue de référence des dialectes régionaux, la langue des pays les plus voisins et une grande langue de diffusion européenne et internationale ». Cette définition préside d'ores et déjà à certaines mesures prises par l’Éducation Nationale pour l'enseignement de la langue régionale en Moselle et en Alsace où elle fait aussi largement consensus. Elle se situe enfin dans la perspective admise dans les pays de langue allemande.
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Pour une définition inclusive de la langue régionale.
Les pourfendeurs de l'idée que l'allemand standard n'aurait jamais été langue d'usage en Moselle rejettent de ce fait l'allemand standard dans une identité de langue étrangère, au mieux de langue du voisin. C'est oublier l'histoire. Oublier que la Moselle germanophone faisait partie du bailliage d'Allemagne du Duché de Lorraine et avait pour langues l'allemand dialectal local et la langue normée pour l'écrit, langue officielle. Ce rôle de support pour l'écrit perdure au 19ème s. et une partie du 20ème s. On peut en trouver la preuve dans de nombreux écrits : documents privés et administratifs, compte-rendus de conseils municipaux, registres paroissiaux. A l'évidence certains mosellans germanophones d'alors maîtrisaient l'allemand. Par ailleurs, il y existait une presse en langue allemande jusqu’à la fin des années 80 du 20ème s. et dans les foyers on écoutait fréquemment la radio et regardait la télévision en allemand (et c'est encore le cas !). Les documents administratifs étaient présentés à l'usager en version bilingue français/allemand et les candidats aux élections diffusent encore aujourd'hui des professions de foi en 2 langues. Enfin, n'oublions pas les 50 années de l'annexion qui sont une partie de notre histoire et durant lesquels l'allemand devint pour 2 générations la seule langue officielle. Dans tous ces cas c'est l'allemand standard qui est employé. Cette langue a donc été historiquement présente dans notre région et l'est toujours.
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Les dialectes contre l’allemand standard, une hérésie contre-productive.
Considérer que les dialectes mosellans (appelés Ditsch ou encore Platt) constituent la seule forme de la langue régionale, à l'exclusion de l'allemand standard, c'est enfermer ces dialectes dans une vision patrimoniale passéiste et folklorisante ; c'est les condamner à un appauvrissement inexorable, alors que dans les autres pays de langue allemande on observe un enrichissement réciproque de la langue vernaculaire et de la langue normée. Demander son enseignement (exclusif) aux pouvoirs publics est irréaliste si l’on considère les contraintes pédagogiques et organisationnelles qu'engendreraient un tel projet ; mais c'est aussi vouloir imposer, aux nombreux mosellans qui ne sont pas ou plus germanophones, l'apprentissage de ces dialectes en tant que langue étrangère.
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Le bilinguisme français-allemand, un atout pour l’avenir.
La définition à laquelle s'associe CBL se situe dans une perspective d'avenir, régionale et transfrontalière sur les plans social, économique, linguistique et culturel. Elle vise à donner aux dialectes la chance de vivre et de leur trouver une justification par la connexion à l'allemand standard, grande langue européenne et à donner aux Mosellanes et Mosellans, jeunes et moins jeunes, les atouts de la réussite par l'outil d'un bilinguisme français-allemand.
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Pour l’association Culture et Bilinguisme de Lorraine – Zweisprachig unsere Zukunft ,
28. Mars 2020
Léon DIETSCH, Vorsitzender
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Für den Verein Culture et Bilinguisme de Lorraine – Zweisprachig unsere Zukunft ,
28. März 2020
Léon DIETSCH, Vorsitzender
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Opinion:
Parlons donc du continuum linguistique
Amusant, cette façon de vouloir se « catégoriser » : « Moi, je parle le francique rhénan », « Je suis de la région de Boulay ; chez moi, c'est du francique mosellan. ». « Nous ici, affirmera-t-on du côté d'Apach, nous parlons le francique luxembourgeois et le francique luxembourgeois, ça n'a rien a voir avec l'allemand ». Chez nos amis alsaciens c'est pareil : du sud au nord on parle différentes formes d'alémanique et même du francique tout au nord. Et tout cela on l'appelle « alsacien ». D'ailleurs le terme francique peut aussi porter à discussion. Mais il a au moins un avantage : celui de donner un nom à cette langue régionale qu'officiellement on persiste à vouloir à « désidentifier » en la nommant « langues régionales des pays mosellans » – au pluriel.
Et puis, pour mieux caractériser ces nuances on a tracé des limites, des frontières. Prenons celle par laquelle on veut séparer « francique rhénan » et francique mosellan » : la fameuse dat/das Linie. Bien sûr, si on veut la trouver, on peut la tracer avec quelque précision. Mais elle n'est qu'une convention. Les scientifiques, les linguistes aiment, ont besoin de distinguer, cataloguer, caractériser, catégoriser, chercher des points pertinents. On a donc décidé à un moment donné que la limite entre les deux variantes serait cette fameuse ligne dat/das. Mais à y regarder de plus près, des lignes de séparation phonologiques, des isoglosses, il y en a de multiples et elles zèbrent notre région dans tous les sens. Ainsi on peut distinguer les secteurs où l'on dit : « Haus », de ceux où on dit « Huss » ou même « Hüs », les endroits où on dit « Ou » pour Oeil de ceux où on dit « Au », les endroits où on passe de « blieben » à « bliewen », cette région où on prononce les nasales à la française. Et bien d'autres encore. Ceci pour ne parler que des frontières phonologiques ; il y en a aussi de lexicales : p. ex : schwätzen, redde...
Les détracteurs des dialectes se sont abondamment servi de l'argument qui consistait à dire que se côtoyaient de multiples formes de dialecte, que même l'intercommunication n'était pas assurée entre les extrêmes pour les dénigrer, en demander l'éradication. En effet, quelle utilité a une langue qui n'assure pas l'intercommunication à l'intérieur d'un groupe et comment assurer la transmission d'une telle langue dans l'enseignement ? En réalité ces « variabilités phonologiques » sont le propre de toutes les langues d'usage, les langues de communication, les langues « vivantes », qu'elles connaissent d'ailleurs une forme écrite ou non. Et le français, dont on vante l'unicité, n'en est pas exempt. Considérons la grande richesse des accents, la multiplicité des réalisations phonétiques de certains sons sur notre territoire : ils en sont l'exemple.
A ces frontières linguistiques, ces catégories qui délimiteraient des domaines je préfère de loin la notion de continuum. Le continuum caractérise mieux la réalité, il décrit la progressivité dans les nuances, il génère l'unité.
Ainsi dans notre Moselle thioise, c'est un seule langue qui se développe du sud-est du département (en fait il faut y ajouter le nord de l'Alsace) au nord-ouest : des parlers qui font partie de la famille des moyens-allemands (Mitteldeutsch). Mais me direz vous : « un Bitscherlänner qui parle le Bitscherlänner et un habitant du pays des trois frontières qui parle le luxembourgeois ne se comprennent pas ! » Et alors ! Avez-vous déjà entendu un Marseillais, un vrai, qui parle avec cette manière proprement marseillaise : si vous comprenez ce qu'il vous dit, vous êtes fort ! Et pourtant c'est bien du français, ce qu'il parle. « Ah ! me direz vous encore : on le sait bien, un bavarois qui parle l'allemand supérieur et un hambourgeois qui parle le bas-allemand sont à mille lieues de comprendre ce que dit l'autre ». Croyez m'en : ils parlent tous deux l'allemand.
Cette notion naturelle de continuum crée ainsi la richesse d'une langue, mais aussi son unité. Et dans notre région ces continuum ont une saveur particulière. Comme le montrait le Professeur Hudlett (Charte de la graphie harmonisée des parlers franciques -Platt- de la Moselle germanophone - 2004), nous ne nous situons pas dans une réalité proprement mosellane septentrionale. Les langues allemandes en France se développent du Sud de l'Alsace au nord de la Moselle et les linguistes savent parfaitement décrire cette continuité qui va de l'allemand supérieur au moyen allemand. Si nous voyagions d‘Augsburg à Mayence, nous aurions la même forme de continuité.
La cohérence morphologique, syntaxique, lexicale de ces dialectes est une évidence. Il n'y a que la cohérence phonologique qui peut prêter à discussion. Mais en fait la linguistique a vite fait de démonter les arguments qui pourraient contester l'unicité de toutes ces langues dans ce domaine aussi.
Autre continuum dans lequel nous nous trouvons : celui qui va du sud au nord. Bien sûr, au sud la frontière linguistique qui délimite le domaine roman et le domaine germanique brise toute forme de continuum. Mais vers le nord les réalités linguistiques se jouent de la frontière politique. Quand je me rends à Lauterbach acheter du pain, je l'entends ce dialecte qui est aussi le mien. Je me garde bien d'ailleurs de parler en Hochdeutsch : « ich wott dò nùr ùfféllen ».
Nous nous situons dans cette grande aire des Moyens-allemands qui traversent tout le domaine des langues allemandes du sud-ouest au nord-est, de Sarrebourg et Faulquemont jusqu'en Thuringe et en Saxe en traversant le Rhin. Cette immense bande qui fait le lien entre les extrêmes : les allemands supérieurs d'Allemagne du sud, d'Autriche et de Suisse et les bas-allemands de la Mer du Nord à la Baltique. Oui, nous participons à cette grande continuité qui caractérise les langues allemandes de la famille germanique.
Continuum encore. On le sait : c'est en se fondant en partie sur ces allemands-moyens que Luther a conçu l'allemand standard, appelé aussi Hochdeutsch. Je me suis souvent amusé à relever les similitudes de « mon » dialecte mosellan avec l'allemand standard, la proximité morphologique, syntaxique, lexicale mais aussi phonologique. Amusante cette capacité qu'avaient les musiciens de mon orchestre -qui n'avaient jamais fait d'allemand à l'école- de s'exprimer dans un Hochdeutsch de grande qualité. C'est vrai qu'on lisait tout naturellement France-Journal quand il existait encore, qu'on regarde fréquemment encore aujourd'hui les chaines de télé allemandes, qu'on écoute les radios allemandes. Pour tous ces gens le lien est évident : « mir schwätzen Ditsch ! ». Ce continuum là existe donc, il n'est pas négligeable et devrait nous inciter à le valoriser.
Armand ZIMMER
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Témoignage:
Une frontière à dépasser: celle de la Moselle-Est… vue de Metz
J’ai vécu à Saint-Avold durant 45 ans, de 1955 à l’an 2000. Plus précisément à la cité Emile Huchet, une cité ouvrière des Houillères du Bassin de Lorraine. Le Platt étant ma langue maternelle, j’ai appris le français à l’école primaire comme j’aurais pu apprendre le chinois. Un enfant apprend facilement, sans même s’en rendre compte, disent les linguistes. Ce n’est pas une question de langue mais une question d’oreille…
C’est en arrivant à Metz, en l’an 2000, que j’ai véritablement pris conscience de mon identité est-mosellane.
A la Toussaint, j’ai demandé à ma fleuriste si elle pouvait me vendre des bougies qu’on met sur les tombes. Comme elle n’en avait pas, j’ai pensé un moment qu’elle était en rupture de stock… En fait, elle n’en vendait pas, parce que personne ne lui en demandait jamais… Je lui ai alors dit que je venais de Moselle-Est.
Un matin, à la boulangerie au coin de ma rue, la force de l’habitude m’a conduit à demander une schneck. « Vous voulez dire un pain aux raisins ? Oui, c’est ça, un pain aux raisins… »
La fleuriste et la boulangère ont fait de moi un Mosellan de l’Est…
Pour beaucoup de Mosellans francophones et de Français tout court, la Moselle historiquement germanophone est une terre inconnue dans laquelle ils n’osent pas trop s’aventurer et à laquelle ils ne comprennent trop rien. Beaucoup pensent qu’on y parle l’allemand en raison des annexions successives et certains pensent même que c’est déjà l’Allemagne…
Sur l’autoroute de l’Est, entre Metz et Saint-Avold, à hauteur de Boulay, deux panneaux indicateurs de rivières peuvent dérouter le voyageur. Le premier signale la Nied française et un peu plus loin un second panneau indique la Nied allemande. Le voyageur curieux reste songeur. Est-il entré en Allemagne sans s’en rendre compte ? Il n’aura pas de réponse sauf à interroger un membre de l’association Culture et bilinguisme…
La frontière linguistique, invisible, passe entre les deux Nied. C’est là que débute la Moselle-Est. Un peu plus loin, les tours fumantes de Carling témoignent encore du passé industriel de l’ex-Bassin houiller lorrain où vivent près de 300 000 Mosellans…
Mais aujourd’hui, vue de Metz, la Moselle-Est n’est sans doute plus perçue comme une région où vivraient des Boches de l’Est. Entre les deux bassins de vie, les échanges sont multiples et dépassent les considérations linguistiques et culturelles. Les clivages historiques se sont heureusement estompés.
Avant la crise sanitaire, la ville de Metz organisait chaque année une semaine franco-allemande avec de nombreuses animations. La semaine s’appelait « Metz est wunderbar » (magnifique, merveilleux). Initiative heureuse qui traduit un changement de regard porté sur l’Allemagne mais aussi sur la ville de Metz et la Moselle en général.
Albert WEYLAND
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Documents annexes: La frontière linguistique selon Toussaint (1950):
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Une presse mosellane en langue allemande:
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Le Républicain Lorrain / France Journal, 4 juillet 1970.
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Formation et recrutement d‘animatrices et animateurs de séjours franco-allemands:
Pour l’été 2021, le BILD et la GÜZ prévoient, avec le soutien de l’OFAJ, l’organisation de 14 rencontres franco-allemandes de jeunes de 9 à 18 ans, en France ou en Allemagne.
Cherchant à recruter et former elles-mêmes les jeunes adultes qui deviendront les animateurs et animatrices de nos séjours, les associations organisent au printemps une formation à l’animation de rencontres franco-allemandes.
Le but : faire des futurs animateurs et animatrices des personnes capables de prendre en charge à la fois le travail linguistique et les activités de loisir de nos séjours, et désireuses de transmettre leur goût pour le franco-allemand !
Retrouvez toutes les informations ci-dessous:
Descriptif de la formation:
http://www.bild-documents.org/index.php/formations/animateur-sejour-linguistique
Formulaire de candidature:
http://www.bild-documents.org/images/pdf/2.dossier candidature f 2021.pdf
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